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Prana: l’entrepreneuriat comme moteur de transformation sociale et environnementale

RETOUR SUR LA CONFÉRENCE DE MARIE-JOSÉE RICHER, PRANA

« Les affaires ne grandissent pas avec les chiffres, elles grandissent par la capacité de rassembler les gens autour d’une mission. » Voilà, en quelques mots, la vision de Marie-Josée Richer cofondatrice de Prana. Dans le cadre de l’événement annuel de 100°, elle a raconté les débuts très modestes de son entreprise, qui occupe maintenant une place de premier plan dans le créneau des collations biologiques et véganes.

Au cours de cette conférence très appréciée, Marie-Josée Richer a décrit avec humour comment Prana, est né en 2005, dans la cuisine de sa mère, au retour d’un séjour de cinq ans en Asie. « Je suis revenue au Québec bien déterminée à fonder une entreprise alimentaire et convaincue qu’on pouvait faire les choses différemment », raconte-t-elle.

Un modèle d’affaires innovant

Faire les choses autrement, pour les fondateurs de Prana, c’est avant tout rester fidèle à ses valeurs personnelles dans sa vie professionnelle. « Notre but, en offrant des collations saines, biologiques et véganes, fabriquées au Québec, était de changer le paysage et les valeurs alimentaires, explique Marie-Josée Richer. Pour nous, le profit n’était pas et n’est pas une fin en soi, mais un outil pour créer un modèle d’affaires au service d’un monde meilleur. »

« Critiquer le système économique ne donne rien si on n’agit pas. Nous avons choisi de le changer de l’intérieur. »

Une vision et beaucoup de détermination

Pendant plusieurs années, Marie-Josée Richer a fait le tour des commerces, petits et grands, au Québec et au Canada, et présenté ses produits dans les marchés. « J’ai misé sur le contact humain, avec un atout dans ma manche, souligne-t-elle avec conviction. Je vendais plus que des collations, je vendais une vision à laquelle je croyais et à laquelle je crois encore profondément ! Quand on est capable, comme entrepreneur social, d’incarner sa mission, les employés, les fournisseurs et les consommateurs le sentent. Notre succès repose sur cette authenticité. »

Graduellement, les collations saines et produites de façon durable ont fait leur chemin dans un marché, concurrentiel. En 15 ans, Prana est passée de 3 à 100 employés, et de 3 produits vendus au Québec, à 125 vendus dans six pays. « Notre réussite est aussi une question de moment propice, car nous sommes arrivés sur le marché alimentaire au moment où le mouvement de l’achat écoresponsable se dessinait, ici et ailleurs », ajoute l’entrepreneure.

« Contribuer à quelque chose de plus grand que soi est une puissante motivation. C’est que qui nous a aidés à persévérer et à rester confiants durant les premières années. »

Oser, oser et encore oser

Les trois fondateurs de Prana se sont lancés en affaire sans formation, sans contacts et sans argent. « Nous n’avions pas d’enfants à ce moment, rien à perdre et un désir profond de changer le monde », explique la conférencière.

Prana s’est donc développée sans le soutien des institutions financières classiques. « Nous avons atteint le chiffre d’affaires de 10 millions sans compte bancaire commercial », révèle Marie-Josée Richer à un auditoire très surpris.

« Dès le début, j’étais intimement convaincue que ce projet allait aboutir, poursuit-elle. Mais personne, à ce moment, ne se doutait que mes parents allaient nous héberger pendant cinq ans avant que nous ayons les moyens de payer un loyer », rigole-t-elle, en ajoutant que maintenant, ce sont les banques qui l’appellent….

« Souvent on se dit qu’on n’a pas l’expertise, que ça nous prend un professionnel, mais la force de l’entrepreneur est d’être un généraliste. Et tout s’apprend ! Avec cette façon de voir, tout est possible. »

Réduire son impact environnemental de façon éclairée et systématique

Prana travaille activement à réduire et compenser son impact écologique. L’évaluation exhaustive du cycle de vie de ses produits et de ses activités, réalisée en 2017 par une firme externe, a révélé un fait étonnant : même si l’entreprise utilise uniquement des ingrédients d’origine végétale et certifiés biologiques, c’est le cycle de la production agricole qui induit 81 % de son impact environnemental.

L’entreprise a saisi l’occasion de passer à l’action en décidant, après mûre réflexion, d’importer ses amandes d’Espagne plutôt que de Californie. « Dans cet État, la culture des amandes exige de détourner ou pomper des quantités astronomiques d’eau, explique Marie-Josée Richer. En Espagne, non seulement l’irrigation des vergers d’amandiers provient principalement des précipitations, mais l’agriculture y est aussi moins intensive et plus diversifiée. Ce changement entraîne une réduction considérable de la quantité d’eau utilisée dans la fabrication de nos produits, soit l’équivalent du volume de 717 piscines olympiques par année ! »

Oui, mais le transport ? En fait, le transport par bateau des amandes en provenance d’Espagne émet moins de gaz à effets de serre que le transport par camion à partir de la Californie ! Se lancer dans une démarche environnementale éclairée demande donc de se documenter de façon rigoureuse sur les véritables conséquences de ses choix.

De plus, Prana continue à travailler sur tous les autres aspects de son empreinte environnementale. « Par exemple, souligne l’entrepreneure, deux personnes travaillent à temps plein sur l’enjeu complexe des matériaux d’emballage, même si ceux-ci représentent actuellement 5 % de notre impact environnemental. Mais pas question de greenwashing à la sauvette ! ajoute-t-elle. Nous vérifions jusque dans les centres de tri si les propositions de nos fournisseurs tiennent la route. Nous espérons trouver une vraie solution d’ici un an. »

Une culture d’entreprise progressiste

Dans l’ADN de Prana, il y a aussi le bien-être de ses 100 employés. « Nous favorisons une hiérarchie souple et l’implication de nos employés, bien sûr, mais aussi la transparence et le partage des profits en leur présentant régulièrement nos états financiers et en leur offrant un plan d’actionnariat », précise la conférencière.

B Corp : une certification prestigieuse

Les valeurs environnementales et sociales de l’entreprise ont valu à à Prana une première certification B Corporation en 2015. « Cette certification de haut niveau est attribuée aux entreprises qui se fixent des objectifs sociaux et environnementaux, en plus de leurs objectifs financiers, explique Marie-Josée Richer. Pour la conserver, les candidats doivent améliorer leur pointage, ce qui nous a menés, en 2017, au premier rang des entreprises alimentaires B Corp au Canada, et au troisième rang en Amérique du Nord ! »

Tout un parcours pour une entreprise née d’un pari qui semblait bien fou en 2015. Pas étonnant que l’émission Dans l’œil du dragon ait recruté Marie-Josée Richer pour une deuxième saison !

 

Rédactrice : Françoise Ruby

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