Lynn O’cain, directrice générale du Pôle d’économie sociale de la Mauricie, est tombée dans l’entrepreneuriat alors qu’elle était encore une enfant, elle rêvait de se lancer en affaires. En 1996, elle découvre l’économie sociale, l’arrimage parfait entre son désir d’entreprendre et les valeurs qui l’animent. Cette façon d’entreprendre collectivement allait devenir sa voie. Ce n’est donc pas surprenant pour Lynn et son équipe d’aborder le développement de projets par la pensée design.
« La pensée design est une démarche de questionnement qui permet de découvrir l’inexploré, de donner forme aux idées » Lynn O’cain
Une approche emphatique, pour plus d’impact
Si vous vous demandez comment faire plus avec moins, comment innover ou créer plus d’impact par vos actions, vous serez sans doute intéressé par la pensée design. Celle-ci se définit par les méthodes et outils qui aident à revoir un problème ou un projet en suscitant la réflexion, l’analyse et l’intuition. Un des aspects intéressants de cette approche est qu’elle nous amène à revoir notre idée ou notre projet sous l’angle de l’usager, c’est-à-dire les personnes directement concernées. La pensée design nous amène à comprendre, définir, concevoir, construire et expérimenter notre idée afin de s’assurer qu’elle apporte une valeur ajoutée pour nos usagers.
« Soyez amoureux de votre mission, mais ne soyez jamais amoureux de votre idée » – Olivier Demers Éau, tiré de l’événement Impulsion 2019
Par cette approche d’analyse empathique l’on se détache de son idée. En effet, il existe un risque à s’attacher à une idée au point d’en oublier les usagers. C’est souvent la raison de l’échec d’un projet ou d’un produit. L’idée peut être la meilleure du monde, mais si elle ne répond pas aux besoins de la clientèle-cible elle n’aura pas l’effet souhaitée.
Le prototypage, bien plus que du bricolage ou des croquis
Un des aspects de la pensée design qui est à la portée de tous et toutes, est le prototypage. L’utilité de prototyper la solution que vous avez imaginée pour répondre à un besoin ou soulager un problème, est de rendre tangible ce qui est abstrait et d’explorer de nouvelles idées. Cela peut être une ébauche sur une page (cartographier son projet), une simulation financière, une maquette, etc. Peu importe la forme, l’idée est que le prototypage vous projette dans le réel afin d’explorer différentes options, découvrir les problématiques futures, les contraintes. En prototypant, vous continuez de vous poser des questions : que ce passe-t-il si… on enlève quelque chose, on ajoute, on modifie ? Votre version beta pourrait même vous servir à tester votre idée ou votre projet auprès de votre clientèle. Vous aurez la rétroaction nécessaire pour améliorer votre idée. Se tromper rapidement, s’ajuster pour un succès plus rapide est certainement une clé à retenir. En résumé, c’est un outil de questionnement qui accompagne votre réflexion dans la recherche de nouvelles possibilités (sources de financement, nouvelle clientèle, nouveau territoire, nouvelle alliance, etc.).
Et rappelez-vous que la force d’un outil n’est pas l’outil en soi, mais la main qui l’utilise.
Référence
- Business model nouvelle génération, par Alexander Osterwalder et Yves Pigneur
- La méthode Value Proposition Design, par Alexander Osterwalder, Yves Pigneur, Greg Bernarda et Alan Smith